Dernier jour en Écosse avant le départ demain midi, le programme est tranquille: voir un peu le centre et faire du shopping pour ramener des souvenirs.
Je ne m'étais pas vraiment préparé à une visite approfondie d’Édimbourg, pensant que seul le Royal Mile et le Château étaient intéressant...quelle erreur de débutant! Vous pourriez la visiter en long en large et en travers pendant un an que vous ne verriez pas tous les recoins de la capitale d’Écosse.
Eunice, mon hôte AirBnB, m'aide à préparer mon petit-déjeuner et me montre le petit écureuil qui vient tous les matins devant la baie vitrée pour manger des noisettes! Trop choupinou!!

A table, elle voit mes médicaments et me dit que Eilidh aussi en prend beaucoup et qu'elle
a la mucoviscidose...Je lui dit que j'ai senti sa fragilité quand je l'ai vu hier: on aurait dit un petit oisillon tombé du nid. Et je comprends également mieux ses réponses très compréhensives lorsque je lui ai fait part de mon handicap lors de la réservation et des questions un peu bizarres, genre: qualité du lit, s'il y a des marches, si la salle d'eau est loin de la chambre...bref,gonflantes!
Je compte juste voir le château de l’extérieur (le visiter me prendrait plus de 3h, donc, pour une autre fois) et le Royal Mile. Elle me déconseille d'y aller en voiture car apparemment, certaines voies sont bloquées et il est difficile de s'y rendre (et encore plus de se garer) en voiture.
Elle propose gentiment de m'y emmener et de revenir en taxi (pour information, le retour m'a couté 12£ et il y un également bus qui passe dans la rue).
Je compte me reposer un peu avant d'y aller: de toute façon, il est impossible de tout visiter en une journée!
Édimbourg est une ville extrêmement riche en sites historiques (plusieurs châteaux, églises, cathédrales, ruelles...), en quartiers ayant chacun leur propre identité (Dean Village, Old Town...), de nombreux parcs (Meadows, Princes Street Gardens...), des promenades (Arthur's seat, Portobello, Leith walk...). En superficie, Édimbourg est deux fois plus grande que Paris! Elle est beaucoup moins peuplée (plus de 2M pour Paris, environ 500 000 pour Édimbourg) car il y a beaucoup de maisons individuelles et de très nombreux espaces verts.
Édimbourg est classée parmi les villes les plus agréables à vivre dans le monde...et c'est mérité!
Par contre, sachez que les prix de l'immobilier sont les mêmes qu'à Paris...ça calme un peu!
Photos VisitScotland et 123.fr:
Sachez que les écossais prononcent le nom de la ville "édinnbrra": apparemment, notre prononciation les fait bien rire, même s'ils se garderont de le montrer!
Eunice m’emmène donc dans le centre en début d'après-midi, et me propose une petite visite guidée en passant par le parc des Meadows, Grassmarket, Victoria street, et me dépose sur le Royal Mile, à quelques mètres du château.
Tout au long de la promenade, j'ai pu apercevoir le potentiel de cette ville et sa beauté, mélange de bâtiment aux pierres sombres adoucis par la verdure omniprésente. Elle possède une immense plage dans le quartier de Portobello.
Depuis mon retour, j'ai une idée plus précise de la richesse de cette ville en terme de "visites", et à quel point elle est vivante malgré son côté "austère": le jour de l'an se fête sur 3 jours (le Hogmanay, un des plus beaux feux d’artifices du monde est tiré du château, et 150 000 visiteurs s'y rendent pour le fêter et participer à une descente aux flambeaux géante dans toute la ville), le Military Tatoo en août (festival de musique traditionnelle écossaise et défilés sur l'esplanade du château), les Highlands Games (jeux ancestraux afin de mesurer la force ou la rapidité des membres du clan, notamment grâce au célèbre "lancer de tronc d'arbre", qui s'est élargi à d'autres disciplines plus "modernes", et qui se déroulent dans toute l’Écosse)...
(Photos: BBC, VisitScotland...)
Dès que je sors de la voiture, j'entends le son d'une cornemuse (mais ce joueur est bien à l'abri comparé à celui de l'ile de Skye).
Et également, à mon grand regret, du français...j’étais dans une bulle depuis mon départ, et elle venait d'éclater!
J'ai apprécié la vue sur la ville du château, les nombreux bâtiments, statues, églises ou cathédrales se trouvant sur le Royal Mile, mais j'ai moins aimé le bruit, les nombreuses boutiques de souvenirs qui vendaient toutes les mêmes articles. Le Royal Mile devient un peu plus calme quand on le descend vers Holyrood Palace, à l'Ouest, après North/South Bridge road.

J'ai trouvé un petit tea-room assez improbable dans l'une des multiples ruelles sur les côtés de la rue principale. Ce n'est clairement pas le meilleur de la ville, mais il est assez amusant (par sa décoration) et surtout, j'ai aimé le calme immédiat qui y règne lorsqu’on y entre!
En descendant le Royal Mile, j'ai vu des devantures et des affiches plus avenantes...
Quand je suis rentrée, Eunice était avec une amie dans le salon. Quand elle m'a interrogé que ma promenade, je lui ai répondu "too much tourist" (dont je ne fais pas partie, évidemment!)! Elles ont bien ri...de moi ou à ma blague, mystère...
Je suis montée dans ma chambre quand d'un coup, j’entends un bruit bizarre. J'entends Eilidh crier à sa mère d'arrêter, mais évidemment, elle ne peut pas, elle tond la pelouse! Un dimanche! A 17h00...voilà, voilà...les petite surprises des règles (ou plutôt de l'absence de règles) en matière de bruits de voisinage à l'étranger...pour rappel, c'est interdit en France! Désolée, c’est la juriste qui parle...et aussi la propriétaire qui a des voisins peu respectueux des siens...bref...
Quand je repars pour dîner, il fait quasiment nuit, et elle tond toujours la pelouse...je n'ai pas osé lui dire qu'en France, elle aurait eu la visite des voisins et peut être de la Police...après tout, elle est chez elle, et apparemment, ça ne pose de problème à personne!
J'arrive (plus facilement que la veille) devant le restaurant, conseillé par Eilidh: le Baba.
La place et le bâtiment sont dignes des quartiers les plus chics de Paris...je suis en jeans, chaussures de marche et grosse veste...j'ai peur d'être un peu décalée, mais en fait, pas du tout!
L'ambiance intérieure est très détendue, avec des tables hautes et une décoration typée "orientale" et les tenues du personnel sont décontractées,. La cuisine est ouverte, et il n'en n'émane quasiment aucun son, ce qui est assez rare, et en général bon signe...Il y règne une sorte de sérénité très agréable!
En plus, les serveurs sont très prévenants et adorables: ils ont bien pris en compte ma demande de ne pas être sur une chaise haute et informe immédiatement les cuisiniers que je suis allergiques aux champignons. Et avec le sourire SVP...
Le serveur qui vient prendre ma commande à une apparence un peu "impressionnante": baraqué, tatoué, grande barbe noire...mais quand il s'adresse à moi, j'entends à peine sa voix! J'ai l'impression qu'il a peur de me casser! Cette anecdote résume assez bien ce que peut représenter les écossais pour ceux qui ne les connaissent pas: on imagine des sortes de "vikings" un peu "brut de pomme", et en fait, ils sont d'une gentillesse et d'une douceur incroyables! J'adore autant l’Écosse que ses habitants! Et en plus, ils ont beaucoup d'humour et font preuve d'une auto-dérision déconcerntante!!!
La carte est alléchante et les plats que je vois passer le sont encore plus! Normalement, se sont des plats "à partager", ce qui pour moi, est absolument inconcevable en matière de nourriture! J'ai 8 (demi-e-s) frères et sœurs, et je suis l'avant dernière, alors pour survivre, pas de pitié et zéro partage de ma part! Un vrai blocage psychologique, que mon mari, malgré vingt ans de vie commune, teste régulièrement...et n'apprend manifestement pas de ses erreurs précédentes, car je NE PARTAGE JAMAIS MON ASSIETTE!!!! Voilà, ça, c'est fait!
Revenons à ce restaurant qui m'a enchanté par son originalité, alliant le meilleur de l’Écosse (les produits) et l'exotisme du moyen-orient dans les assaisonnements.
J'ai commandé un assortiment de houmous, servi avec un grand pain tout chaud fait maison, et des gambas grillées avec une sauce au yaourt, A TOMBER PAR TERRE!!! Rien que d'y penser, j'ai envie de prendre l'avion pour y diner!!!
Et en plat, de l'agneau à la feta et aux haricots verts (parfait) et des pommes de terre ultra croustillantes servies avec une sauce épicée: là encore, une tuerie!
Le tout se termine par un semi-fredo au chocolat blanc avec des fruits...
Avant de partir, je vais au toilettes, en passant par la partie "hôtel" de l'établissement. Et par terre, je trouve un portefeuille! J'aperçois les cartes de crédit et une carte d'identité sur la tranche. Je le donne à l'un des serveurs, qui fait les yeux ronds en voyant ce que j'ai trouvé. Quelques instants plus tard, il vient me voir pour me faire signe qu'ils ont retrouvé son propriétaire! Ouf!
Je pars à regret de ce restaurant incroyable!
Et c'est mon dernier jour en Écosse...et je n'ai aucune envie de partir!
Bilan
Au cours de ces 2 semaines, j'ai eu l'impression d'être chez moi, d'avoir enfin trouvé un endroit où je pourrais vivre sereinement.
J'ai pu faire des choses que je n'étais plus capable de faire chez moi. L’accueil, la gentillesse, le respect, la générosité des écossais ont plus que comblé mes attentes.
Et c'est sans compter sans ses paysages époustouflants, que certains pourraient croire irréels si on ne pouvait les voir de nos yeux!
Aucune photo, aucun récit, aucune vidéo, aucun blog ne saurait montrer ou raconter l'inimaginable beauté de ce pays!
A mon retour, j'ai regardé les photos présentées dans ce blog, mais j'étais extrêmement déçue car aucune ne reflétait vraiment la réalité, ni la lumière, et surtout pas l'émotion ressentie face à ce spectacle dont la nature nous fait cadeau.
Ce voyage m'a permis de me rendre compte que j'avais encore la force d'aller de l'avant, d'avoir des choses à voir et des expériences à vivre, avec une qualité de vie supportable...la décision d'y retourner y vivre a été une évidence, et c'est pourquoi j'y serai à nouveau dans quelques jours: afin de m'assurer que l'effet sur ma santé est durable, que j'aime toujours autant ce pays et ses habitants avant de m'y installer pour plus longtemps que quelques semaines.
Et si c'est le cas, malgré les embuches administratives, physiques ou financières, je reviendrai en Écosse car ce pays m'a sauvé la vie.
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